20/03/2013
Médiapart-Cahuzac : 1 à 0
Il a été mis fin à la participation de Jérôme Cahuzac au gouvernement. Que l’initiative de la décision politique qui a conduit à la démission de l’ancien ministre du budget appartienne à l’intéressé lui-même ou au Président de la République importe peu en réalité.
Cette démission est intervenue mardi après la décision du parquet d’ouvrir une information judiciaire qui vise des faits de « blanchiment de fraude fiscale » mais également la «perception par un membre d'une profession médicale d'avantages procurés par une entreprise dont les services ou les produits sont pris en charge par la sécurité sociale ».
Autant dire que si les faits étaient avérés cette « affaire » constituerait un énorme pavé dans la mare qui éclabousserait gravement non seulement Jérôme Cahuzac mais aussi le Parti Socialiste et par extension la classe politique dans son ensemble en faisant les choux gras d’une certaine Marine Le Pen qui dès l’annonce de cette démission s’est précipitée pour déclarer « on n’est pas loin du tous pourris » faisant allusion aux déboires passés de Dominique Strauss Kahn et d’Éric Woerth qui, lui, est mis en examen dans l’affaire Bettencourt.
Chacun sait, Médiapart dans un article documenté en fait le détail, que Jérôme Cahuzac, dès 1988 lorsqu’il était au Cabinet de Claude Evin dans le gouvernement de Michel Rocard, a noué des relations privilégiées avec certains Laboratoires.
En qualité de Conseiller en charge du médicament jusqu’en 1991 Jérôme Cahuzac était au cœur des arbitrages concernant les autorisations de mise sur le marché de certains produits, de la fixation de leur prix et des taux de remboursement par la sécurité sociale.
En 1993 Jérôme Cahuzac, en parallèle de son activité de chirurgien a créé une société Conseil destinée à utiliser un carnet d’adresses conséquent touchant les milieux de l’administration de la santé.
A cette date il était interdit aux médecins« de recevoir des avantages en nature ou en espèces, sous quelque forme que ce soit, d'une façon directe ou indirecte, procurés par des entreprises assurant des prestations, produisant ou commercialisant des produits pris en charge par les régimes obligatoires de sécurité sociale »
Chacun appréciera à son niveau.
Si Jérôme Cahuzac continue de se déclarer innocent, ce qui à priori n’a pas à lui être contesté tant qu’aucun jugement indiquant le contraire n’a été prononcé, il convient tout de même de noter que les éléments de l’enquête Médiapart doivent être suffisamment probants pour que le procureur de Paris décide d’ouvrir une information judiciaire.
Certes Jérôme Cahuzac n’est pas mis en examen ! Pour combien bien de temps encore ? Il appartient désormais à la justice de dire ce qu’il en est de cette affaire dans sa globalité.
Si cette affaire aux relents sulfureux où sont en cause les pratiques du puissant lobby des laboratoires pharmaceutiques et un élu de la République doit avoir une utilité ce sera bien de faire le ménage au sein d’un milieu qui ne s’embarrasse pas de scrupule quand il s’agit de se faire les «rognons gras» au détriment des crédits dédiés à la solidarité nationale.
Source : Médiapart : Sur la piste des laboratoires
http://www.mediapart.fr/article/offert/b22d4f14e8f8d41218a45b9dc2fb340e
19:20 Écrit par Bernard FRAU dans 6. Politique nationale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jérôme cahuzac, médiapart, claude evin, michel rocard, françois hollande, information judiciaire, sécurité sociale, eric woerth, marine le pen, dominique strauss kahn, affaire bettencourt, parti socialiste, président de la république | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook | |
Imprimer
17/02/2013
2017 : Les envies de Sarkozy !
Si l’on en croit Alain Juppé, Nicolas Sarkozy aurait «envie» de se représenter au scrutin présidentiel en 2017.
Les spéculations du coup vont bon train.
Pour les uns : il n’est pas très gentil l’Alain Juppé pour ses petits copains et copines, les Fillon, Copé, Lemaire, Dati, Morizet ! En en disant que Sarkozy a «envie», de façon élégante il serait tout simplement en train d’expliquer à tout ce petit monde UMP, les amis vous n’êtes pas à la hauteur !
Pour les autres : et si, en faisant cette annonce, le Maire de Bordeaux, qui ne dit jamais rien à la légère, nous expliquait tout bonnement que lui Alain Juppé est le candidat idéal pour battre le Président sortant.
Guillaume Tabar dans un article récent paru dans les Echos, assure de son côté qu’il ne faut pas écouter Alain Juppé mais «Carlita» qui assure : «Hollande, on va en prendre pour dix ans, parce que dans cinq ans, ce sera Marine Le Pen qui sera face à lui au second tour, et il gagnera».
L’éditorialiste poursuit et précise à propos de l’ancien locataire de l’Elysée, «il reçoit beaucoup» et que s’agissant de son retour en 2017, la question n’est pas, dixit l’intéressé, d'«envie», mais de «devoir».
Guillaume Tabar, décidément très informé, ajoute que pour le battu de 2012 trois conditions seraient de nature à le convaincre, de répondre à cette exigence.
Et d’énumérer ces conditions : «Que la situation de la France soit grave et l'échec de la gauche patent ; que personne ne se soit imposé à l'UMP ; et… que Marine Le Pen menace de se qualifier au second tour ».
Marine Le Pen elle sera au second tour c’est Carlita qui le dit alors……Nicolas Sarkozy, marchant sur tous ses porte-valises de l’UMP tel le sauveur viendrait nous en délivrer. C’est Guillaume Tabar qui le dit….
Mais, qui se préoccupe dans cette affaire de savoir si les Français ont «envie» de voir revenir à la tête de l’Etat celui qui leur a tant menti et qui a fait si bien ami-ami avec le prince –Emir du Qatar islamique qui a investi la France et de ses banlieues ?
C’est que «p’tit Niko à sa Carlita c’est du sérieux » s’en est donné à cœur-joie en matière de pipeau à dix-huit trous; pas un matin ou un midi ou un soir sans son bobard quotidien !
Des tas, des caisses, de bobards qu’il a raconté aux Français le «p’tit Niko»
Souvenez-vous, l’histoire du taux de chômage qui devait descendre en dessous de 5% et même que si le taux de chômage dépassait ce chiffre il s’engageait à ne pas se représenter.
Tu parles Charles ! Il nous a fini son mandat avec 10% de chômeurs et il s’est quand même représenté sans demander son avis ni à l’UMP, ni à personne d’ailleurs.
Et l’usine en Lorraine, même que la CFDT lui dressé une pierre tombale à cette autre promesse de campagne de Sarko. L’usine ne fermerait pas. Elle est bel et bien bouclée !
Et le travailler plus pour gagner plus ; tout le monde s’en marre encore de cette promesse du «p’tit Niko». Enfin pas les chômeurs qui avant son arrivée avaient du boulot et qui entre-deux se sont retrouvés au chom’du !
Par contre les autres, ses potes du Fouquet’s et du Medef – Johny Halliday, Depardieu, Bernard Arnault, Bernard Tapie, Liliane Béthencourt, Alain Afflelou, François Pinault…. – pleins aux as qui se sont régalé avec le bouclier contre l’impôt des plus riches, dont certains se marrent encore depuis leur exil belge, suisse, russe ou anglais pour en payer encore moins.
Pendant que ceux-là se faisaient les rognons bien gras, le nombre de Français en dessous du seuil de pauvreté n’a pas cessé d’augmenter sous le règne de «p’tit Niko». Eux non plus ne se marrent pas.
Il ne nous avait pas dit le «caniche à Angela» que pendant qu’il promettait aux pauvres et aux classes moyennes que tout irait mieux avec lui, mieux qu’avec la France de Jacques Chirac, il ferait un maximum pour que dans notre pays les riches deviennent un peu plus riches et les pauvres beaucoup plus pauvres.
Bon c’est une sorte de variante du fameux «travailler plus pour gagner plus». Mais là on se dit que voir une minorité ne pas travailler et «gagner plus et gagner plus», pendant que d’autres travaillent plus et payent toujours plus » c’est juste intolérable.
Du Sarkozy les riches en redemanderont peut-être, mais les Français ceux qui marnent au boulot ou ceux qui tirent le diable par la queue et qui ont peur du lendemain….?
Et le Grenelle de l’environnement qui devait répondre à conversion subite de «p’tit Niko» à l’exigence faite à tout pays moderne de relever les défis imposé par l’écologie.
Les loulous de la FNSEA n’ont eu qu’à faire les gros yeux, façon Christian Jacob quand il se met à houspiller les ministres socialistes à l’Assemblée Nationale, pour que brutalement il en oublie toutes ses engagements et ses beaux discours tout peints en vert pour nécessité de campagne électorale.
Et tant pis pour le bras d’honneur aux ministres Borloo, Kosciusco-Morizet et Chantale Jouanno, aux nombreux militants des ONG, à Nicolas Hulot qui ont travaillé à cette belle idée du Grenelle, pendant que lui s’en allait expliquer aux agriculteurs pollueurs de la FNSEA « c’est fini, l’environnement ça suffit » comme il a dit « casses- toi pauv’con » à un quidam qui refusait de lui serrer la paluche.
C’est lourd ça fait beaucoup, c’est habillé pour l’hiver. Certes mais trop c’est trop ce petit politicard ne mérite ni notre respect, il n’en a pas eu beaucoup pour un grand nombre de ses concitoyens, ni que la France et les Français ne le rappellent.
Et oui le «p’tit Niko» est totalement disqualifié pour nous avoir trop longtemps et trop souvent servi aux Français des brouets aux promesses non tenues qui aujourd’hui leur brûlent l’estomac!
Madame «Bernadette», elle pas chouette, peut bien s’échiner et en redemander, jusqu’au bout il a menti le «p’tit Niko », les Français aujourd’hui n’en veulent plus !
Durant la campagne de 2012, il avait même précisé durant la campagne que «les Français n’entendraient plus parler de lui» s’il était battu.
Et le voilà qui maintenant nous parle de «devoir», auquel il voudrait faire croire qu’il ne peut se résoudre à se soustraire…pipeau!
Le voilà qu’il ose se poser en barrage contre le FN alors qu’avec ses amis Patrick Buisson et Guillaume Pelletier il n’a cessé, des mois durant de braconner sur les terres de la Marine. De qui se moque-t-il ?
Pour une fois que lui et ses amis, Brice Hortefeux et les autres, fassent preuve d’un peu de dignité, qu’ils cessent de nous «gonfler», parce qu’au-delà des mensonges il y a l’héritage qu’il a laissé à la France!
A commencer par la guerre en Lybie, dont les méchantes langues disent, sans qu’aucun démenti ne les fassent taire, qu’il l’a faite pour le bon plaisir de ses «amis-créanciers» du Qatar qui aujourd’hui sécurisent les réserves pétrolières sur lesquelles ils louchaient avec un œil très intéressé.
Et la dette – alouette – 1600 milliards à son départ, plus 600 milliards rien que pour lui.
Les plans sociaux, bloqués avant la présidentielle, qui s’accumulent et dont la France doit maintenant se sortir et payer le prix social.
Et les souplesses fiscales consenties, sous l’ancienne présidence, qui permettent une exonération des plus-values immobilières qataries.
L’appétit du prince-émir du Qatar islamiste ne s’est pas arrêté au PSG et au cadeau qui lui a permis d’obtenir l’organisation de la coupe du monde de football en 2022.
En très peu de temps l’Emirat islamiste, pas plus grand que la Corse, gorgé de fric, s’est fait omniprésent dans de nombreux secteurs du business hexagonal.
Industrie, immobilier, médias, banlieues, tout y passe et cela grâce aux faveurs de «p’tit Niko» dont Ziad Takieddine, l’ami de Jean-François Copé, nous a dit lors de son passage chez «Ruquier» qu’il remboursait ainsi la rançon que l’Emirat islamiste avait payé pour la libération des infirmières roumaines.
Il y aurait encore de quoi écrire quelques lignes, mais bon, ça va quoi!
Que «p’tit Niko» règle proprement la question épineuse du financement de sa candidature à l’élection présidentielle 2012.
A l’instar de son ami «Edouard encore empêtré dans l’affaire de Karachi », dont il fut en 2002 le proche collaborateur, «p’tit Niko» n’a toujours pas réussit à faire valider son propre compte de campagne.
«Nous sommes très heureux dans notre nouvelle vie» a déclaré «la grande Carlita» sur Atlantico.
De grâce qu’elle et «p’tit Niko» s’en tiennent là ! Qu’ils s’occupent de Giulietta, et qu’ils nous fichent définitivement la Paix!
19:46 Écrit par Bernard FRAU dans 6. Politique nationale | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : présidentielles, présidentielles 2012, edouard balladur, nicolas sarkozy, p'tit niko, carlita, giuletta, bernadette chirac, bernard tapie, johny halliday, depardieu, françois pinault, bernard arnault, ziad takiedinne, alain juppé, jean-françois copé, françois fillon, jean-louis borloo, jacques chirac, françois hollande, brice hortefeux, atlantico, emir du qatar, les amis de nicolas sarkozy, guillaume tabar, patrick buisson, guillaume pelletier, fnsea, christian jacob, chantale jouano, nathalie koscuisco-moriset, nicolas hulot, grenelle de l'environnement, fn, front national, ump, assemblée nationale, les envies de sarkozy, le caniche d'angela, bruno lemaire | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook | |
Imprimer
14/01/2013
Mali : Consensus général pour l’intervention armée
Après avoir mené durant tout le week-end des opérations aériennes de combats contre les terroristes islamistes armés installés au Nord Mali, l’armée française, déployée dans cette région, à la demande des autorités maliennes pour apporter un appui aux unités terrestres de l’armée malienne, a repris ses raids dans l’après-midi.
C’est le quatrième jour consécutif de combats.
Le bilan des pertes en hommes et en matériel des jours précédents est lourd du côté des terroristes, un chef islamiste aurait été tué et l’on compte une centaine de morts et de nombreux blessés – selon les Echos, «c'est surtout au camp militaire de Gao qu'il y a eu des morts. Les islamistes ont été surpris en pleine réunion. Il y a eu beaucoup de morts…Ils ont perdu énormément en logistique et des hommes. Le chiffre de 60 victimes n'est pas du tout exagéré à Gao. Le bilan est même certainement plus élevé» –.
Aujourd’hui les positions des terroristes sont à nouveau pilonnées. La progression des convois terroristes en direction de Bamako stoppée, les forces maliennes ont commencé à progresser en direction du Nord en vue de reprendre du terrain.
La ville de Douentza, située à 800 km au nord de Bamako, a été la cible des avions de l’armée française. Selon un commerçant de la ville dont les propos sont rapportés par le journal Les Echos, «L'endroit bombardé, à l'entrée sud de la ville, était le siège du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest, le Mujao. Tous les islamistes ont quitté aujourd'hui la ville».
L’intervention française au Mali est globalement soutenue, au plan intérieur où selon une enquête IFOP des 12 et 13 janvier : « 63 % des Français se sont déclarés favorables à l'intervention militaire française au Mali, contre 37% qui s'y sont dits hostiles».
Chez les politiques, le soutien est assez unanime. Après François Fillon, c’est Alain Juppé qui dit son soutien à la politique du chef de l’Etat : «c'est le terrorisme qui nous fait la guerre….si les terroristes s'étaient emparés du pays, les conséquences auraient été incalculables sur l'ensemble de la zone sahélienne»
Au plan international, le soutien est également particulièrement marqué.
Au Mali d’abord où la population remercie «la France et son Président» d’avoir répondu favorablement au président Dioncounda Traoré mais également dans la totalité des pays proches du théâtre des opérations – Sénégal, Niger, Bénin, Côte d’Ivoire, Burkina-Faso, Nigéria – qui participeront à la constitution de la force africaine armée pour déloger les rebelles islamistes dans le cadre de la MISMA – Mission internationale de soutien au Mali – approuvée par le Conseil de Sécurité de l’ONU.
L’Angleterre apporte un soutien logistique à l’intervention française et Berlin par la voie du porte-parole du ministère allemand des Affaire étrangères a fait savoir que «Pour le gouvernement fédéral et le ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, il est clair que l'Allemagne ne laissera pas seule la France dans cette situation difficile». Un soutien «logistique», «médical» ou «humanitaire» est à l’étude.
La Chine tout en prenant soin prudemment de ne pas afficher un soutien net à la France, loin de la condamner lui apporte un soutien indirect.
Prenant acte que l’intervention française répond «à la demande du gouvernement malien» le porte-parole de la diplomatie de Pékin a déclaré «La Chine défend toujours les efforts réalisés par le gouvernement malien pour sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale».
L’Amérique a également indiqué qu’elle apportera un soutien en matière de transport, de communication et de renseignement.
François Hollande, dont l’Elysée dit que «même à distance, les décisions sont prises par le président de la République, chef des armées», jouit donc d’un très large consensus pour agir ce qui fût loin d’être le cas lors de l’expédition libyenne de Nicolas Sarkozy.
Il importe que les forces africaines soient, le plus rapidement possible, en état de marche. Ainsi les opérations de reconquête de la souveraineté malienne sur l’ensemble du territoire occupé par les rebelles islamistes pour y imposer un califat, pourront se dérouler dans le strict cadre des résolutions du Conseil de Sécurité.
C’est qu’a indiqué souhaiter la diplomatie chinoise qui a précisé: «nous espérons que les parties concernées vont mettre en oeuvre la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l'ONU autorisant le déploiement d'une mission internationale de soutien à dominante africaine».
Il reste que les combattants jihadistes bien entrainés et disposant d’armement moderne, ne seront pas délogés facilement.
Venant de la frontière mauritanienne où ils avaient été bombardés, ils ont d’ailleurs engagé aujourd’hui même une contre-offensive sous la direction d’Abou Zeid – un des chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique – en s’attaquant avec succès à la ville de Diabali dans le centre du Mali. Il semble qu’elle soit désormais sous contrôle rebelle.
Il importe également que ce consensus général soit maintenu, à tous les niveaux, sur la nécessité de combattre les radicaux islamistes – Ansar dine, Mujao, Aqmi –afin d’éradiquer la menace de déstabilisation qu’ils font peser dans cette partie de l’Afrique du Nord et de l’Ouest d’où ils seraient en situation de programmer des attaquent contre l’Europe.
D’ores et déjà les menaces sont clairement formulées contre la France. Abou Dardar, un responsable du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest, joint téléphoniquement par l’AFP depuis Bamako a indiqué «La France a attaqué l'islam. Nous allons frapper le coeur de la France»
20:46 Écrit par Bernard FRAU dans 10. International | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : françois hollande, mali, gao, chine, angleterre, allemagne, anasar dine, aqmi, mujao, abou dardar, diabali, abou zeid, mauritanie, bamako, conseil de sécurité, onu | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook | |
Imprimer
11/01/2013
François Hollande : l'engagement au Mali
François Hollande a déclaré dans l'après-midi de ce vendredi
«Le Mali fait face à une agression d’éléments terroristes, venant du Nord, dont le monde entier sait désormais la brutalité et le fanatisme…..J’ai, donc, au nom de la France, répondu à la demande d’aide du président du Mali appuyée par les pays africains de l’Ouest. En conséquence, les forces armées françaises ont apporté cet après-midi leur soutien aux unités maliennes pour lutter contre ces éléments terroristes.»
La décision d’engager nos forces armées a été prise ce vendredi matin, alors que l’état d’urgence a été décrété sur tout le territoire, en accord avec le président du Mali Dioncounda Traoré.
Durant la semaine la question a fait l’objet d’entretiens nombreux avec les chefs d’Etat africains de la région ainsi qu’avec nos partenaires européens.
Dioncounda Traoré avait jeudi dernier lancé un appel pressant aux autorités françaises pour réclamer une aide militaire pour repousser la brusque attaque lancée par des groupes armés islamistes, emmenées par les salafistes d’Ansar Eddine et ses alliés Aqmi et le Mujao, en direction de Bamako la capitale du Mali située au sud du pays.
Il faut saluer la fermeté et la rapidité de la réponse du Président de la République car la situation menaçait, en cas de faiblesse et de tergiversation, de laisser aux groupes salafistes la possibité d’annexer la totalité du Mali et d’y perpétrer, contre les populations maliennes hostiles à leur présence, les exactions dont ils se sont déjà rendus coupable au Nord-Mali.
Le soutien international unanime dont bénéficie François Hollande, témoigne de la pertinence de la décision prise par le chef de l’état.
La perspective d’un Mali placé sous la coupe de terroristes islamistes radicaux, dont la détermination, parfaitement connue, à vouloir étendre leur influence à l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, faisant peser une intolérable menace de déstabilisation au Sahel et au Maghreb, l’intervention s’imposait indiscutablement.
Aussi la réaction du coprésident du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui a jugé « discutable » cet engagement et « condamnable » le fait que la décision présidentielle qui l’a rendu possible ait été prise «sans en saisir préalablement ni le gouvernement ni le Parlement», est au mieux le signe d’une méconnaissance totale du dossier au pire la triste confirmation que le leader du Front de Gauche est un opportuniste politicien aux petits bras et à grande gu…e.
Il faut être clair, la France au Mali est aujourd’hui engagée dans une guerre frontale avec des islamistes radicaux qui ne respectent rien, ni les populations et encore moins leurs droits inaliénables, en dehors de leur doctrine fanatique qu’ils veulent imposer partout.
Cela impose à tous les leaders politiques, décence, retenue et volonté de favoriser une solidarité citoyenne pour assurer le Président de la République – Chef des armées – et les forces armées engagées sur le terrain des opérations d’un soutien large de la Nation.
Cela d’ailleurs ne lui a pas été refusé au plan intérieur par les principaux partis et mouvements politiques, PS, Modem, UDI, UMP et FN inclus.
Laurent Fabius, le ministre des Affaires Etrangères a fait d’ailleurs savoir que le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault recevra lundi «l’ensemble des responsables politiques» du Pays. Comme les autres, ni plus ni moins, Jean-Luc Mélenchon sera donc normalement informés.
Il reste au-delà des aspects stratégiques que comporte cette opération malienne une question particulièrement importante, une question humaine qui ne saurait échapper à personne.
La décision de François Hollande d’engager nos forces armées contre les salafistes d’Ansar Eddine et ses alliés Aqmi et le Mujao a pour conséquence de donner une tournure tragique au destin des deux otages français, Philippe Verdon et Serge Lazarevic, qui sont détenus au Mali depuis novembre 2011.
Les forces spéciales françaises pour les libérer seront-elles dépêchées sur le terrain, comme le demande le Président du Comité de soutien des otages?
Il est légitime de poser la question comme il est légitime d’entendre la grande inquiétude des familles en détresse et celle de tous les Français, qui la partagent, à propos du sort de nos concitoyens prisonniers-otages.
Tout doit être mis en œuvre pour les arracher des mains des fanatiques et les ramener sains et saufs. Rien en l’état ne pourrait nous laisser à penser qu’il n’en sera pas fait ainsi!
22:54 Écrit par Bernard FRAU dans 10. International, 6. Politique nationale | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : françois hollande, jean-luc mélanchon, laurent fabius, jean-marc ayrault, mali, ansar eddine, mujao, aqmi, dioncounda traoré, maghreb, sahel, philippe verdon, serge lazarevic, otages français au mali, bamako, nord-mali | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook | |
Imprimer
30/12/2012
La taxe à 75% censurée, l'opposition jubile!
Samedi, le Conseil constitutionnel, qui avait été saisi le 20 décembre par le groupe UMP de l'Assemblée Nationale, a censuré la mesure phare du budget 2013. Les «Sages» ont considéré que la forme prévue pour l’application de la mesure de taxation à 75% des revenus annuels de plus d'un million d'euros n’était pas convenable.
En effet, la taxe s’appliquant aux personnes physiques et non aux foyers fiscaux, un couple dont l’un des conjoints aurait gagné plus d’un million d’euros aurait été assujetti alors qu’un couple dont l’homme et la femme aurait gagné 900000 euros chacun ne l’aurait pas été.
C’est d’ailleurs dans ce sens qu’a communiqué le Conseil Constitutionnel : «Deux foyers fiscaux bénéficiant du même niveau de revenu issu de l'activité professionnelle pouvaient se voir assujettis (...) ou au contraire en être exonérés selon la répartition des revenus entre les contribuables composant ce foyer».
Dès lors, sans s’opposer au principe même de la taxation à 75% le Conseil estimant qu’il y avait «méconnaissance de l'égalité devant les charges publiques» a jugé que la disposition n’était pas applicable en l’état.
Les réactions n’ont pas tardé.
Quand bien même le rejet du Conseil Constitutionnel ne porte que sur les aspects techniques de l’application de la taxation à 75% et non sur son principe même, l’opposition, après avoir infligé aux Français durant plusieurs semaines le triste spectacle de l’étalage de ses divisions intestines, a vu là une bonne occasion de matraquer la majorité. Elle ne s’en prive d’ailleurs pas.
A travers le rejet de la contribution exceptionnelle de 75% – mesure emblématique de la majorité, promise, lors de la campagne présidentielle, par François Hollande – qu’elle juge responsable de l'exil fiscal des plus riches de nos concitoyens, l’UMP voit un désaveu de l’ensemble de la politique du début de mandat de François Hollande.
«Même dans mes rêves les plus fous, je ne pensais pas que ce serait aussi ample. Parce qu'à côté de la taxe à 75% dont tout le monde parle, il y a d'autres mesures tout aussi importantes qui ont été invalidées» a déclaré dans une interview au Figaro le député UMP Gilles Carrez.
Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale Christian Jacob, s’exprimant dans un communiqué a déclaré «En faisant croire aux Français qu'il redresserait la France en surtaxant les plus aisés de nos compatriotes, François Hollande les a bernés».
Par la voix de son président Frédéric Thiriez, on crie aussi victoire à La Ligue de Football Professionnel qui dès la campagne présidentielle s’était élevée contre la taxe 75% qui aurait concerné une centaine de joueurs du Championnat de France comme les pauvres Zidane, Ribéry et autres vedettes qui doivent leur renommée au petit peuple qui vient au stade les applaudir.
L’inénarrable Jean-François Copé, assidu il n’y a pas si longtemps de la piscine de l’homme d’affaire Takieddine, quant à lui se lâche. « En réalité, dissuader les créateurs d'entreprises et punir les plus riches jusqu'à qu'ils quittent notre pays fait mécaniquement retomber l'effort fiscal sur les classes moyennes» indique doctement le député-maire de Meaux, en faisant référence, au patron de LVMH, Bernard Arnault, dont il se dit qu’il aurait plusieurs société lessiveuse d’impôts en Belgique, et à propos des remous suscités par la scandaleuse évasion en Belgique du «citoyen-pognon-ronchon-vigneron» Gérard Depardieu.
Encore sous la pression de toutes les frustrations nées de ses empoignades récentes avec François Fillon, le Maire de Meaux va jusqu’à inviter le chef de l’Etat «à tirer les leçons de ses échecs et à changer de politique » fustigeant ce qu’il qualifie être «une faute morale».
La taxation à 75% des revenus de plus de 1 millions d’euros une faute morale ! Et pourquoi ne pas non plus demander à François Hollande de faire acte de repentance ?
Faut-il que François Hollande, pour trouver grâce auprès de l’opposition sarko-copéenne, viennent en place publique faire amende honorable d’avoir voulu marquer sa volonté de remettre un peu plus de poids à la charge fiscale de ceux qui pendant des années ont eu le privilège de bénéficier des largesses d’un gouvernement qui au bout de son mandat a laissé la France avec une dette augmentée de 500 milliards d’euros?
Et puis quoi encore ? Il reste tout de même que deux décisions importantes, dont se gardent bien de parler l’UMP, ont été validées par le Conseil Constitutionnel et reconnues conforme à la Constitution.
Il s’agit d’abord de la création d’une nouvelle tranche marginale à 45% de l'impôt sur le revenu ainsi que le projet de budget 2012 rectifié qui a été validé globalement avec son crédit d'impôt d'aide aux entreprises de 20 milliards d'euros.
Sur ce dernier point en particulier, il étonnant de ne pas entendre les commentaires de l’UMP qui lors du mandat Sarkozy avait fait plus pour les «rentiers pleins aux as» et franchement pas grand-chose pour les entreprises de production, s’attachant à soutenir en priorité les banques dont on sait combien elles contribuent à alléger la charge de la dette du pays.
Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt et bien reconnaître que si le gouvernement avait voulu faire preuve d’amateurisme, il ne s’y serait pas pris autrement. Surtout pour une mesure dont on nous dit qu’elle a valeur symbolique.
Le principe de «l'égalité devant les charges publiques » est inscrit dans le marbre de la Déclaration des Droits de l’Homme, nul ne peut l’ignorer et encore les personnes qui ont eu en charge de cette affaire.
C’est donc une véritable faute professionnelle qui a été commise par les services de Bercy qui concocté la loi de finance et une faute politique pour les ministres qui l’ont présentée et les députés qui l’ont votée.
Bien sûr le chef de l’Etat, est serein et ne renoncera pas ! Bien sûr Jean-Marc Ayrault a déjà sur la table une demande pour trouver une nouvelle formule et repasser le plat en 2013 et rattraper ce qui en langage populaire s’appelle une belle con……e
Bien sûr, Bien sûr …. Mais tout cela fait grand désordre à un moment où le doute ne doit pas s’insinuer dans les esprits, tant en France qu’à l’Etranger, sur la cohésion et la compétence du gouvernement ainsi que sur sa capacité à tenir ferme les commandes du Pays.
C’est le ministre de l’économie qui dans une déclaration au Journal du Dimanche a le plus synthétiquement résumé l’état d’esprit du Président et du Premier Ministre: « Nous prendrons en compte les principes définis par le Conseil constitutionnel et nous reviendrons en 2013 avec une mesure qui mette en oeuvre cette philosophie, à laquelle nous ne renonçons pas ». Dont acte !
Il serait bien que cette fois le mécanisme nouveau soit inattaquable !
Tout ce qui a été retoqué doit être repris et corrigé, le relèvement de la fiscalité sur les stock-options et des actions gratuites, la taxation des retraites chapeaux – dont au passage il faut tout de même admettre qu’elles constituent une forme particulièrement indécente d’inégalité entre les salariés d’une même entreprise – et l’incitation aux investissements outre-mer.
Dernier élément ! L’Assemblée de Corse avait en Juillet demandé une prorogation de 5ans d’un dispositif «dérogatoire applicable aux successions sur des immeubles situés dans les départements de Corse».
Pour mémoire ce régime particulier, qui en 2011 a couté à l’Etat, quelques 24millions d’euros, avait été créé par le conseiller André-François Miot, envoyé en Corse par le consul Bonaparte, par un arrêté le 10 juin 1801 afin de compenser un «handicap de l’insularité».
Au moment de la discussion du projet de loi de finances, alors même que la disparition du dit dispositif était programmée pour la fin 2013 par le gouvernement, celui-ci a choisi de ne pas rejeté la demande de prorogation sollicitée.
Ce dernier estimant que l’application immédiate de l’abrogation du régime Miot pouvait entrainer des répercussions, notamment une augmentation de la spéculation foncière sur l’ile, avait donné son accord pour maintenir le régime jusqu’en 2017.
Nicolas Sarkozy lors de sa campagne s’était engagé à répondre favorablement à la demande Corse, on aurait aimé entendre l’UMP nous dire comment ils apprécient aujourd’hui la décision du Conseil d’Etat de déclarer non Constitutionnelle cette mesure.
Foin de polémique !
Il reste au-delà cette bourde technique du gouvernement et cet acharnement idéologique de l’UMP à vouloir soutenir les «explorateurs à la recherche du territoire le mieux disant fiscal» qui veulent planquer leur rente et assurer à leur succession les privilèges dont ils jouissent, il faut bien avoir à l’esprit que la situation d’affrontement contre-productif qui existe depuis l’élection de François Hollande à la Présidence de la République ne pourra pas durer longtemps.
Le pouvoir de décider et la richesse par hérédité est un non-sens républicain n’en déplaise à ceux qui soutiennent les Bettencourt, Depardieu, Arnault, Halliday et autres en espérant un jour pouvoir disposer en retour d’un peu de leur manne contributive dans leur lutte pour accéder au pouvoir politique désormais illusoire qui leur a échappé cette fois.
En démocratie le pouvoir est au Peuple.
Il est assez étonnant que des Députés de l’Assemblée Nationale se félicitent avec un tel en train – «les rêves les plus fous de Gilles Carrez» – de voir le Conseil Constitutionnel retoquer une politique fiscale approuvée deux fois par le Peuple Français. Une fois en envoyant François Hollande à l’Elysée, une deuxième fois en lui accordant une majorité à l’Assemblée nationale pour légiférer.
Il faudra bien dans le futur que ce télescopage, entre la volonté du Peuple et celles des Institutions, fasse l’objet d’un aménagement rapide au bénéfice du pouvoir du Peuple.
Faute de quoi il est à craindre, surtout dans la période actuelle de grandes difficultés générales mondiales et européennes aux quelles La France n’échappe pas, les Français seront à plus ou moins brève échéance confrontés à une véritable crise de régime
21:05 Écrit par Bernard FRAU dans 6. Politique nationale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : taxe 75%, arrêt miot, ump, françois hollande, pierre moscovici, jean-marc ayrault, depardieu, zidane, riberry, conseil constitutonnel, foyer fiscal, retraîte-chapeau, stock-option, exil fiscal, belgique, bernard arnault, christian jacob, frédéric thiriez, ligue de football professionnel, gilles carrez, jean-françois copé, maire de meaux, takieddine, lvmh, françois millon, dette de la france, tranche à 45%, budget 2012, 2013, nicolas sarkozy, corse, démocratie, peuple, crise de régime | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook | |
Imprimer
27/12/2012
Partenariat électronucléaire entre EDF et la Chine !
Selon Le Canard enchaîné qui a publié l’information ce mercredi, l'Inspection générale des finances a engagé tout récemment une enquête afin de faire la lumière sur les conditions dans lesquelles, Henri Proglio, le Président d'EDF a conclu et signé au mois de novembre 2011 un accord de partenariat entre EDF et son équivalant chinois CGNPC – China Guangdong Nuclear Power Company – .
Bercy cherche aujourd’hui à « élucider les conditions dans lesquelles Proglio a signé en novembre 2011 un drôle de partenariat nucléaire entre l'électricien français et son homologue chinois, China Guangdong Nuclear Power Company (CGNPC) », indique l' «hebdomadaire satirique paraissant le mercredi».
Le Canard enchaîné indique également que : «de leur côté, les services de renseignement s'efforcent d'établir la nature des liens entre certains dirigeants d'EDF et leurs partenaires chinois».
Dans l’immédiat l’information circule sans que les mis en cause n’aient apporté leur commentaire sur un dossier qui semble tout de même «explosif».
Le dossier est assez lourd. De quoi parle-t-on?
Dans l'article du Canard il est indiqué que le patron d'EDF, Henri Proglio, a présenté «quelques semaines avant la présidentielle, le 11 avril» aux administrateurs de l’électricien «un accord de coopération avec Pékin» au terme duquel seraient réalisées des centrales nucléaires équipées d'un réacteur concurrent de l'EPR. Jusque-là rien de grave à priori.
Toujours selon l’hebdomadaire, qui semble bien informé, c’est là que les affaires se corsent, l’accord a d’abord fait l’objet de critiques de la part de l’Agence des participations de l’Etat, qu’ensuite, le 16 avril 2012, sa remise en question a été abordée dans une note classée «confidentiel-défense», et enfin que «le 19 avril 2012, à trois jours du premier tour de la présidentielle» François Baroin, le ministre de l’économie en place a procédé à son blocage.
Le Canard enchaîné, toujours dans l’article en question, relève également qu’à la suite d’une réunion du conseil de politique nucléaire tenue en septembre sous l'autorité de François Hollande, EDF a consenti à signer le 19 octobre 2012 avec Areva et CGNPC «un accord confidentiel tripartite»
Areva et EDF forts de leur retrouvailles, objectant d’un travail en étroite collaboration sur le projet commun de nouveau réacteur, avaient démenti courant du mois octobre les articles du NouvelObs et du Canard, faisant état du fait qu’un accord sur le nucléaire avec le Chinois CGNPC avait été négocié par Henri Proglio sans l’aval du gouvernement alors que l’Etat est actionnaire d’EDF à 84%.
Accord dont les termes, qui plus est, se sont révélés plus que défavorables à Areva société où l’Etat est actionnaire cette fois à 90%.
D’un point de vue strictement marchand on pourrait considérer que vouloir trouver le moyen de établir une coopération avec un partenaire chinois est en soi une idée tout à fait recevable au regard de la taille et du potentiel du marché Chinois.
Mais en l’occurrence, le produit en question est loin d’être un produit anodin.
Dans le domaine nucléaire, l’on parle d’un produit stratégique, ultrasensible, de très haute technologie dont le savoir-faire et les acquis nécessitent une protection particulièrement élevée.
De plus, pour mesurer la gravité de ce qui s’est passé, il convient de noter que la China Guangdong Nuclear Power Company (CGNPC) est une entreprise publique d’état.
Dans le contexte de concurrence généralisée au niveau mondial, une compagnie d’état chinoise se serait rendue maître, d’un savoir-faire et de retours sur expérience acquis après des décennies de recherche-développement et d’exploitation supportés financièrement en totalité par la collectivité nationale française.
L’opération étant rendue possible à travers les exigences de transfert de technologie contenues dans un contrat de nature marchande, à caractère privé, en court-circuitant l’Etat français qui aurait été mis devant le fait accompli.
Cela, fort justement, a fait dire à l’un des membres de l’Agence des participations de l’Etat membre du Conseil d’Administration d’EDF en qualité d’actionnaire représentant de la puissance publique lorsque le contrat lui a été présenté: «Il ne peut pas être question d'ouvrir aux Chinois la base industrielle de notre parc nucléaire, le premier au monde».
De fait parmi les «curiosités» de l’accord cadre concocté par Henri Proglio le NouvelObs relève notamment (*) : «en page 5, EDF abandonnerait la propriété intellectuelle du coeur du réacteur, le Nuclear Steam Supply System, à son partenaire chinois …en page 13, EDF s'engage à ouvrir à CGNPC toute sa documentation et ses bases de données de « retour d'expérience » sur l'exploitation de ses centrales nucléaires actuelles….. La page suivante, EDF se dit aussi prêt à partager avec CGNPC ses recherches dans le domaine des « logiciels informatiques classifiés»».
Abordées d’un point de vue « Intelligence économique » les concessions faites aux Chinois dans ce contrat, sont en effet invraisemblables et inacceptables.
D’autant plus invraisemblables et inacceptables que ce contrat à l’exportation touchait à des matières pour lesquelles «les relations contractuelles ne pouvaient être établies en dehors d'une stratégie établie par l'Etat».
Il faut ici saluer la décision de blocage du dossier prise le 19 avril 2012 par François Baroin.
Dans cette négociation menée en solitaire les libertés prises par Henri Proglio, l’actuel patron d'EDF, sans en référer à la tutelle posent réellement question sur le thème, mais en dehors de la lutte qu’il l’opposait à Anne Lauvergeon, quelles pouvaient être les motivations d’Henri Proglio pour agir comme il l’a fait.
Au fur et à mesure de l’avancement des révélations il semble se confirmer qu’EDF, malgré les demandes expresses formulées par l’état en Février 2011, a poursuivi des négociations bilatérales avec son homologue Chinois, engagée dès 2010, sans en informer le CEA et Areva.
Chez Areva, où la pilule est difficile à avaler, on tombe de l’armoire.
La récente agression, dont a été victime à son domicile la secrétaire CFDT du comité de groupe d'Areva, que le quotidien Libération lie aux accords de coopération auxquels s’opposait Anne Lauvergeon – ex-patronne d’Areva débarquée par Nicolas Sarkozy et remplacée par Luc Oursel – contribue à alimenter une ambiance détestable de soupçon et de trahison.
Anne Lauvergeon a d’ailleurs été entendue jeudi dernier dans le cadre de l’enquête que mène la section de recherches de Versailles à la suite de cette agression.
Côté gouvernement, l’on indique qu’un «bilan des relations passées » entre la France, EDF, Areva et la Chine dans le domaine du nucléaire est « en cours » sans autre commentaires concernant les informations publiées dans les différents articles de presse parus à ce jour à propos de ce dossier « explosif ».
Quoi qu’il en soit cette affaire dont les tenants et aboutissant ne sont pas encore connus montre à l’évidence que la culture de la transparence n’est pas encore la règle dans le nucléaire français et que de plus dans ce domaine, la culture marchande concurrentielle ne peut pas être livrée à elle-même. L’Etat doit en matière nucléaire être le seul maître à bord.
Affaire à suivre donc, et à suivre de très près !
(*)http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20121226.OBS3548/edf-chine-liaisons-dangereuses.html
14:30 Écrit par Bernard FRAU dans 10. International, 6. Politique nationale, Energie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : edf, areva, henri proglio, anne lauvergeon, luc ourcel, bercy, cgnpc, china guangdond nuclear power compagny, epr, canard enchaïné, nouvel observateur, agence des participations de l'etat, françois baroin, nicolas sarkozy, françois hollande, intelligence economique | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook | |
Imprimer
21/12/2012
François Hollande en Algérie : Le regard de Janus (***)!
Cinquante ans, après la fin de la «guerre », cinquante ans après l'indépendance acquise dramatiquement dans le feu et par le sang versé, il fallait bien qu’un jour le ciel s’éclaircisse enfin entre les hommes et les femmes de la France et de l’Algérie, ou de l’Algérie et de la France, unis, quoiqu’en disent les irréductibles des deux camps, par les liens indéfectibles des blessures de l’histoire, de leur histoire commune.
Le Président de la République, né en 1954, énarque stagiaire à l’ambassade d’Alger en 1978, qui a pour lui le privilège de ne pas avoir été acteur de cette période difficile de la guerre d’indépendance et à fortiori de celle de la colonisation, disposait des atouts pour tenter, non pas de faire table rase du passé mais devant l’histoire d’ouvrir des perspectives nouvelles.
A travers ses interventions, il a su en pacificateur intelligent trouver les mots justes et forts pour répondre enfin aux attentes des Algériens.
Cinq ans après Nicolas Sarkozy, dès son arrivée sur le sol algérien où il avait été invité par, Abdelaziz Bouteflika, son homologue algérien, acclamé par de très nombreux Algérois, François Hollande a lancé, mercredi soir, un message en direction tant des Français que des Algériens: «Je ne viens pas ici faire repentance ou excuses, je viens dire la vérité, et la vérité vaut aussi pour ce qu'a été la gauche dans l'Histoire».
Le cadre fixé, il a ensuite, sous les applaudissements des membres des deux chambres de la représentation algérienne réunis jeudi en la circonstance (*), déclaré : «Je reconnais ici les souffrances infligées par la colonisation (...), pendant 132 ans, l'Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal».
Pour ceux des membres de la représentation algérienne présents qui furent des combattants de ce qui est, et restera toujours pour les Algériens, une guerre de libération, cette phrase vaut justification et reconnaissance de la légitimité de leur soulèvement.
Tout le monde n’est pas pleinement satisfait. Comme toujours certains estiment que le Président en a trop fait, d’autres qu’il n’en pas fait assez. Des attentes légitimes qui ont été exprimées trouveront à n’en pas douter réponse plus tard. Tout ne pouvait pas être réglé de suite.
Jeannette Bougrab aurait aimé que l’on aille plus loin en évoquant la situation des harkis et de ceux qui aujourd’hui encore « ne peuvent toujours pas retourner dans leur terre natale». La demande est légitime, elle doit être réglée.
De même celle de l’épouse de Maurice Audin – jeune militant communiste mort sous la torture des autorités en place au moment des « évènements – qui réclame la vérité sur l’assassinat de son mari.
Implicitement, sur ces sujets le discours du Président a valeur de promesse. Ces questions ne resteront pas ignorées.
Pour les autres, les deuxièmes couteaux du MRUMP – Eric Ciotti, Thierry Mariani, Lionel Lucas, Geoffroy Didier – qui instrumentalisent harkis et pieds-noirs de peur d’être à la ramasse aux prochaines élections municipales, régionales ou législatives la prestation est «pitoyable» car ce n’est pas aimer la France que de ne pas savoir reconnaître ce qui est bon pour Elle et son avenir.
D’ailleurs, il faut avoir la vue courte comme l’ont toujours les politiciens qui chaussent les lunettes petitement partisanes de la « baston électoraliste », pour ne pas reconnaître que François Hollande a parlé de ces difficultés qui sont encore comme un fer chaud sur le bras des relations franco-algériennes.
Certes de façon discrète, mais de façon audible, François Hollande a évoqué ces questions douloureuses pour certains de nos compatriotes qui ont été contraints à l’exil, dans des conditions difficiles et inoubliables.
La France attend de l'Algérie « qu'elle ouvre plus largement ses portes aux Français qui souhaitent se rendre sur votre territoire», a dit le Président de la République à Abdelaziz Bouteflika.
De même Il a parlé de ceux qui « ont des souvenirs, des attaches familiales, affectives ou des projets professionnels ou personnels à réaliser», dans une allusion explicite aux pieds noirs et aux harkis.
On ne naît pas sur une terre sans en garder la marque profonde dans sa chair et dans son cœur, cette attente doit trouver sa paix.
Alain Juppé a su lui, en homme d’état qu’il est, se montrer digne et à la hauteur en s’attachant à valoriser ce qui dans cette visite va permettre de construire en regardant devant.
On attend de François Fillon qu’il clarifie sa position et qu’il fasse taire ses «hommes du sud» qui craignent tellement le FN qu’ils en adoptent les discours et en oublient les valeurs gaullistes qui devraient les inspirer.
Et puis peu importe si certains « politiciens », qui ne voient pas plus loin que le bout du bulletin de vote des citoyens au point d’en oublier l’intérêt premier de la Nation au service de laquelle ils sont censés se dévouer, limitent leurs appréciation de ces moments à une posture de pisses-vinaigres, d’éternels insatisfaits et d’opposants de principe, cette visite et les discours qui l’ont ponctuée, en particulier celui devant la représentation nationale algérienne, sont historiques.
Tant pis pour les politiciens grincheux qui devant l’histoire mentent à leurs compatriotes ! Le train de l’Avenir est sur les rails. Ces moments vécus sous les applaudissements et la chaleur de l’accueil fait à François Hollande par les Algériens sont, il ne faut pas se priver de le répéter.
Ils sont historiques, d’abord parce que, construits sur la «reconnaissance du passé, la solidarité entre les deux nations, et l'espérance pour la jeunesse».
Ils sont historiques ensuite parce qu’ils posent les termes d’une synthèse tout à fait acceptable par une très large majorité des citoyens qui vivent des deux côtés de la Méditerranée.
Ils sont historiques enfin parce qu’ils permettent d’envisager concrètement la construction entre les deux puissances souveraines que sont l’Algérie et la France une relation bilatérale de confiance réciproque, solide et équilibrée.
L’histoire rendra compte de l’importance de ce qui résultera de l’initiative que vient de prendre François Hollande, permise par l’invitation de son homologue Abdelaziz Bouteflika, à la réussite de laquelle le pays doit aujourd’hui se rallier.
Dans la crise structurelle qui se joue actuellement à l’échelle mondiale globale, crise où il faut convenir que, non seulement la France ne joue pas ou plus les premiers rôles – nous sommes «out» au Moyen-Orient, nous n’existons pas dans le Pacifique – mais, qui plus est, qui est directement menacée dans ses intérêts, cette mise à plat du passé douloureux franco-algérien et l’ouverture vers un futur apaisé, durablement coopératif et fructueux est d’une importance capitale.
L’Algérie constitue, par sa géographie d’une part et par un pôle central de rayonnement régional stratégique au sein du Maghreb du Makresh et de l’Afrique noire.
Ce n’est surement pas par hasard si la situation malienne a été évoquée au cours de cette visite.
Le rôle de l’Algérie dans la résolution de cette crise sera déterminant à la fois pour l’Algérie et la France mais aussi pour l’ensemble des pays de la région : Tunisie, Maroc, Mauritanie, Mali, Niger, Libye, au Sahel et au-delà.
«Nous devons affronter ensemble la crise du Sahel» a dit François Hollande à Abdelaziz Bouteflika.
C’est que la contamination terroriste installée au Mali, à toute la zone, que représente la menace terroriste radicale incarnée par AQMI (**) – Al-Qaïda au Maghreb islamique – doit être d’empêchée. Il suffit pour s’en convaincre de regarder une carte de la région.
Il est un second point qui milite en faveur d’un soutien solide à l’initiative de « réconciliation sincère » engagée par François Hollande, soutenue par Abdelaziz Bouteflika et, il ne faut pas craindre de le dire, l’immense majorité du Peuple Algérien.
Ce «nouvel âge entre la France et l’Algérie», gravé dans «une déclaration d’amitié et de coopération» et «un document cadre de partenariat» dans les grands secteurs politique, économique, culturel, et de la défense, doit permettre de jeter les bases, à l’initiative de l’Algérie et de la France, d’un grand projet d’avenir de construction d’une «Europe sahélo-méditerranéenne».
Ainsi se réaliserait un salutaire rééquilibrage de l’Union Européenne quelquefois trop tentée de jeter ses regards en direction des PECO – Pays d’Europe Centrale et Orientale – sous parapluie américain de défense, confinant la diplomatie à un avenir d’impuissance impotente jouet des grandes puissances américaine, russe et chinoise.
Tout commandait à cette initiative ! Saluons là comme n’a pas hésité à le faire le Ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci.
Parlant de l’intervention de notre Président devant le Parlement algérien celui-ci a dit : «c'est un discours qui n'a occulté ni le passé ni l'avenir. M. Hollande a mis au coeur de son intervention l'injustice du système colonial et la grande souffrance du peuple algérien».
Poursuivant «François Hollande a mis en relief dans son discours la culture de la paix et du respect de l'autre» pour conclure en estimant que «Nous ne pouvons que nous reconnaître dans ces principes et les accompagner sur le terrain».
(*) Conseil de la Nation - Chambre haute - : composé de 144 membres dont le tiers est désigné par le président de la République et l’Assemblée populaire nationale - Chambre basse - : composée de 389 membres élus au suffrage universel direct pour une mandature de cinq ans.
(***) Janus est le dieu romain des portes et des commencements – de janua, qui selon Tertullien signifie porte en latin –. Il est le gardien des portes du ciel. On le représente avec deux visages, l'un tourné vers le passé et l'autre tourné vers le futur. Son règne fut pacifique, c’est pourquoi il est aussi considéré dans la mythologie romaine comme le dieu de la paix. Rome a été placé sous sa protection.
22:07 Écrit par Bernard FRAU dans 10. International | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : françois hollande, abdelaziz bouteflika, nicolas sarkozy, gerre d'indépendance, guerre d'algérie, algérie, france, maroc, mali, mauritanie, libye, sahel, union européenne, europe saélo-méditérranéenne, maurice audin, jeanette bougrab, eric ciotti, lionel lucas, ump, mrump, harkis, pieds-noirs, torture, colonisation, sétif | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook | |
Imprimer
11/12/2012
Syrie : Le Front Al-Nosra, tournant politique majeur ?
Le drapeau noir sur lequel apparait la profession de foi du prophète Mohamed, flotte depuis dimanche sur la base cheikh Souleimane rapporte un journaliste de l’AFP présent sur le terrain.
Assiégée depuis plusieurs semaines, la base cheikh Souleimane, située dans la partie nord de la Syrie à une dizaine de kilomètres d’Alep, est tombée aux mains de rebelles islamistes radicaux du Front Al-Nosra qui ont réussi à prendre de vitesse les unités combattantes de l’ASL – Armée syrienne libre – présentes sur place.
L’assaut lancé samedi soir sur la caserne du bataillon 111 de l’armée loyaliste syrienne ressemblait, d’un point de vue tactique, très largement à celui qui s’était déroulé à la mi-novembre lors de la prise stratégique de la base 46 située à l’ouest d’Alep à proximité de la ville d’Atareb.
Un groupe islamiste Al-Ansar, avait déclenché seul le passage à l'attaque, précipitant l'assaut général qui avait permis à l’ASL de prendre le contrôle d’une partie importante de la province d'Idleb et de libérer totalement l'autoroute entre la frontière turque et Alep.
L’opération avait été par ailleurs l’occasion pour les troupes de l’armée rebelle de récupérer un important lot de matériel – chars et d'engins blindés de fabrication soviétique, canons d'artillerie lourde, mortiers de 120mm, batteries de lance-roquettes et munitions diverses –, acheminé vers les bases arrières situées non loin de la frontière turque.
Alors que la prise de la base 46 avait été maitrisée, d’un bout à l’autre, par l’ASL, cette fois ce sont des brigades jihadistes qui se sont imposées et qui conservé le total contrôle des opérations en prenant de vitesse les unités rebelles de l’ASL.
Cette une modification majeure des rapports de force au sein des forces anti-Assad quoi que cherche à en dire l’ASL.
«Nous contrôlons toute la base, toute la zone est sous notre contrôle, tout l'ouest d'Alep est libéré jusqu'à la frontière turque. Cependant, aucune arme chimique n'a été trouvée (*), ni missile anti-aérien» a cependant déclaré le commandant Abou Jalal, chef du bataillon Ahrar Darret Ezza seule unité de l’ASL à se trouver à la remorque des islamistes radicaux lors de la bataille.
Le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane – Observatoire syrien des droits de l'Homme, canal d’information des occidentaux, installé en Angleterre, mais disposant d’un réseau de militants et de médecins civils et militaires à travers la Syrie – délivre lui une toute autre version de l’information «Des brigades d'Al-Nosra ou liées à Al-Nosra se sont emparées du quartier général de la base militaire Cheikh Souleimane, après des semaines de violents combats pour son contrôle».
Et pour que les choses soient bien comprises Rami Abdel Rahmane a tenu à préciser : «l'ASL tente de revendiquer la victoire, mais ce n'est pas la sienne. C'est celle d'Al-Nosra et des groupes qui lui sont liés».
Il est important de noter que la prise de la base cheikh Souleimane par les islamistes radicaux a été déclenchée à peine deux jours après l'annonce de la création , sous la pression occidentale notamment française et américaine, d'un commandement unifié de la quasi-totalité des groupes rebelles en action en Syrie, à l'exception des jihadistes, notamment ceux d'un autre groupe islamiste, Ahrar al-Sham, et du Front al-Nosra, qui aujourd’hui se révèle être une force montante au sein des équilibres politique entre les différents courants de la rébellion.
Non identifié avant le début des affrontements en Syrie en mars 2011, Al-Nosra s’est prévalu, depuis le début, d’être l’auteur des attentats suicides à Alep, Damas, et Deir Ezzor ce qui un temps avait amené les milieux rebelles à accuser l’organisation d’être une création des services secrets au service de Bachar El-Assad.
Avec cette prise victorieuse de cheikh Souleimane, al-Nosra s'affirme, ce devant l'ASL, comme un acteur combattant de poids de la rébellion anti Assad, et du coup se pose par voie de conséquences en décideur politique incontournable.
Cette situation met en porte-à-faux les pays occidentaux qui se sont engagés à soutenir les opposants de Bachar El-Assad et faire tomber le régime syrien qui, s’il n’est pas un modèle de démocratie, n’en était pas moins un régime où cohabitaient les différentes composantes de la diversité syrienne, contribuant au maintien d’un équilibre dans la région.
L'annonce ce lundi 10 décembre de l’inscription, par les Etats-Unis, du Front Al-Nosra, qui serait selon Washington une émanation d’Al-Qaïda en Irak, sur la liste des organisations terroristes apparait, pour le moins, comme une décision bien tardive mais elle montre que l’organisation est dangereuse.
Les déclarations qui proviennent des unités rebelles de l’ASL sont alarmantes car les activistes de toutes origines vont continuer au grès des actions sur le terrain, par nécessité mais aussi par affinité «religieuse», à collaborer avec les combattants-frères du Front Al-Nosra.
«Si l'Occident nous avait soutenu dès le début de la révolution, ce groupe n'aurait jamais existé», a déclaré Abou Jalal, le commandant des «hommes libres de Darret Ezza».
«Pour le moment, notre problème n'est pas avec le Front al-Nosra, notre problème est avec le régime….tout sera décidé après la chute de Bachar al-Assad» a fait savoir le même Abou Jalal dont la brigade a remis lundi au Front Al-Nosra les combattants capturés lors de l’opération cheikh Souleimane. Tout un programme!
Faut-il comprendre qu’en Syrie l’on est en train de s’acheminer tranquillement, comme en Libye, vers un scénario où les armes récupérées – prises aux troupes de Khadafi ou financées par le Qatar et les soutiens occidentaux aux rebelles – ont fini dans les mains d’islamistes radicaux incontrôlés proches d’Al-Qaïda ?
L’on attend avec intérêt les prochaines déclarations que le Quai d’Orsay ne manquera pas de faire dans les prochains jours.
Quoi qu’il en soit, pour l’instant l’issue de cette affaire syrienne parait bien incertaine et l’on doit craindre de voir la situation dégénérer et enflammer toute la région, Syrie, Iran, Jordanie, Liban, Israël.
Décidemment les diplomaties occidentales au Proche-Orient n’en finissent pas de se montrer bien peu perspicaces.
(*) Détail particulièrement intéressant si l’on se souvient des récents propos du Président Obama et de François Hollande en direction de Bachar El-Assad.
22:58 Écrit par Bernard FRAU dans 10. International | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie, jordanie, iran, liban, israël, gaza, cisjordanie, bachar el-assad, barak obama, françois hollande, quai d'orsay, front al-nosra, asl, armée syrienne libre, alep, atareb, turquie, base 46, base 111, base cheikh souleimane, abou jalal, ahrar darret ezza, osdh, rami abdel rahmane, ahrar al-salam, damas, deir ezzor, al-qaïda, irak, libye, khadafi | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook | |
Imprimer
06/12/2012
Deux bombes à retardement : Pauvreté et Chômage
Selon l'Institut national des études statistiques qui vient de l’annoncer ce jeudi 6 décembre, le taux de chômage continue de progresser en France.
Au troisième trimestre 2012, celui-ci atteint 9,9% de la population active en métropole et 10,3% en intégrant les départements d’outre-mer.
Ces chiffres traduisent le mouvement de dégradation continue de la situation de l’emploi qui remonte à la mi-2011.
Il y a aujourd’hui en France 2,826 millions de personnes au chômage au sens du BIT. L’INSEE indique que de façon plus générale que «3,6 millions de personnes ne travaillent pas mais souhaitent travailler ».
Au même moment où l’information est relayée par tous les médias un sondage CSA «Les Echos» indique lui que « un Français sur deux se dit pauvre ou en passe de le devenir ».
Cette situation dans un climat dur de contestation sociale qui tend à se généraliser – Florange, Petroplus, Notre de Dame des Landes…… – n’augure rien de bon pour les mois futurs voir les années futures. Il risque de rapidement devenir intenable.
Dans ce contexte l’ensemble de classe politique républicaine et médiatique serait bien inspirée de mettre le couvercle sur l’étalage permanent des querelles partisanes ou personnelles pour se consacrer à l’essentiel.
Car la crise qui s’éternise pourrait bien désormais entrer dans une phase chaude et explosive. C’est avec ce souci qu’il m’est apparu intéressant de reprendre l’article de Stéphane DUPONT et de le porter à votre réflexion.
Bernard FRAU.
Un Français sur deux se dit pauvre ou en passe de le devenir
Source : Les Echos.fr 06/12 | 17:28 | mis à jour à 18:08.
11 % des personnes interrogées par CSA pour «Les Echos» se déclarent pauvres et 37 % en passe de l'être. Les employés sont la catégorie sociale qui se sent le plus fragilisé par la crise.
C'est un chiffre qui ne manquera pas d'alimenter les débats lors de la grande conférence nationale contre la pauvreté qui se tient lundi et mardi à Paris en présence de François Hollande et Jean-Marc Ayrault.
Pas moins de 48% des personnes interrogés par CSA pour « Les Echos » se déclarent « pauvre » ou « en train de le devenir ». Soit près d'un Français sur deux. Dans le détail, 11% des sondés se disent « pauvres » et 37% en passe de l'être.
Les employés broient tout particulièrement du noir avec un taux qui grimpe à 60%. « Parce qu'ils comptent dans leurs rangs plus de femmes, de temps partiels et de contrats précaires», explique Jérôme Sainte-Marie, directeur du département politique-opinion de CSA. Les ouvriers sont un petit peu moins pessimistes, 51% d'entre eux se déclarant pauvres ou en passe de le devenir.
Sur le plan des sensibilités politiques, ce sont les sympathisants du Front national (68%), qui se recrutent beaucoup dans les milieux populaires frappés par la crise, qui accusent le plus le coup. Loin devant ceux notamment du Front de gauche (41%) ou du Parti socialiste (32%), « très présents dans le secteur public », décrypte Jérôme Sainte-Marie.
«On n'est plus dans le sentiment de déclassement, mais dans celui de paupérisation», insiste ce dernier. «Bon nombre de Français n'ont plus seulement l'impression qu'ils vivront moins bien que leurs parents ou que ce qu'ils espéraient, mais qu'ils pourraient être précipités dans la misère, s'ils n'y sont pas déjà, en raison entre autre de la crise. On est entré dans une nouvelle ère.»
Sondage CSA «Les Echos» en un clic
http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/document...
21:40 Écrit par Bernard FRAU dans 6. Politique nationale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : csa, les echos, stéphane dupont, insee, bit, taux de chômage, pauvreté, françois hollande, jean-marc ayrault, jérôme sainte-marie, ps, front de gauche, fn | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook | |
Imprimer
01/12/2012
Arcelor Mittal : Bravo Montebourg !
De source Libération, le gouvernement aurait bouclé ses négociations avec Mittal. L’emploi est maintenu à Florange et le site bénéficiera d’une enveloppe de 180 millions d’euros d’investissements pour la réalisation d’un plan de rénovation étalé sur cinq ans.
Il n’y aura donc pas de nationalisation des hauts-fourneaux mais le site et les emplois sont préservés.
L’accord intervient après une période de 10 jours de tensions fortes entre le gouvernement et Arcelor Mittal. Durant cette période le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg avait été amené à indiquer qu’une nationalisation des installations était envisagée si l’industriel n’entendait pas raison.
Cette option avait été confirmée à l’Elysée où le Président de la République lors d’un entretien avec l’homme d’affaires indien Lakshmi Mittal avait indiqué que l’option de la nationalisation temporaire était inscrite aux possibilités envisagée pour trouver un point final à la crise avec le groupe Arcelor Mittal.
Il reste désormais à s’assurer que l’industriel indien tiendra effectivement ses engagements. Dans un passé récent celui-ci a apporté la preuve qu’il n’était particulièrement fiable en la matière. Nicolas Sarkozy en avait fait les frais avec l’usine de Gandrange.
Quoi qu’il en soit Jean-Marc Ayrault a été particulièrement ferme sur la question. Les engagements pris sont «inconditionnels» et l’Etat veillera à ce qu’ils soient «respectés scrupuleusement». Ajoutant que le gouvernement «utilisera tous les moyens nécessaires en cas de non- respect» de ceux-ci.
Même son de cloche à l’Elysée où l’on annonce que «les moyens de pression ne disparaissent pas avec l’annonce» du chef du gouvernement, assurant que la pression serait maintenue sur l’industriel.
La méthode Montebourg a porté ses fruits, Laurence Parisot, la Présidente du Medef, qui avait crié au scandale à l’idée de nationaliser même temporairement en est pour ses frais.
Si l’on avait écouté la patronne des patrons, aujourd’hui plusieurs centaines de salariés seraient au tapis et le gouvernement aurait donné un grand signal de faiblesse face aux méthodes libérales de gestion particulièrement brutales des restructurations industrielles en période de basses eaux du marché.
L’aciériste indien a plié ! Espérons que la France et les salariés concernés n’auront pas à regretter d’avoir, encore une fois, fait confiance à Lakshmi Mittal et que celui-ci cette fois ne les décevra pas.
22:35 Écrit par Bernard FRAU dans 6. Politique nationale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arcelor mittal, arnaud montebourg, jean-marc ayrault, françois hollande, laurence parisot, medef, lakshmi mittal, florange, gandrange | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook | |
Imprimer